Médoc - N°127 - Décembre/Janvier 2014

La fin de la «Madrellie»

Après 35 ans de présidence, Philippe Madrelle annonce ne pas repartir au combat en mars 2015 pour l’élection du conseil départemental (ex-conseil général) de la Gironde. Une nouvelle donne à l’approche d’un scrutin qui aiguise les appétits dans le Médoc.

C’est sûr : le prochain patron du département ne s’appellera pas Philippe Madrelle, quand bien même la gauche parviendrait à conserver la majorité. Engagé depuis 50 ans dans la vie politique, recordman national de longévité à la présidence du Conseil général (réélu 11 fois soit 35 ans à ce poste stratégique), sénateur depuis 1980 après avoir siégé au Palais Bourbon, ancien président du Conseil régional (81-85), maire de Carbon-Blanc de 1976 à 2001…, celui qui s’est identifié au département au point que ce fief soit surnommé «Madrellie» a décidé à 77 ans de faire valoir ses droits à la retraite politique et de ne pas «faire le mandat de trop». Il reste sénateur mais se retire de l’arène départementale. Comme le rappelle le politologue bordelais Jean Petaux1, «s’il n’a pas les talents d’orateur de son illustre prédécesseur, Vergniaud, “l’Aigle de la Gironde”, figure emblématique de la Convention girondine, Philippe Madrelle va se révéler redoutablement efficace. [...] Il ne faut pas se tromper : tout n’est pas qu’affaire de clientélisme. Il a su mettre en place, bien avant d’autres, une série de politiques départementales tout à fait originales au service de la ruralité, du soutien aux petites communes (FDAEC), du développement durable, de la culture, du remarquable tissu associatif.» Dans les colonnes de Sud Ouest, Philippe Madrelle ne se prive pas de rappeler que le collège de Lacanau ne doit rien à de quelconques faveurs politiques.

Le retrait de Philippe Madrelle et le redécoupage cantonal ajoutés à cette bizarrerie de l’élection d’un binôme homme-femme au siège de conseiller départemental rebattent les cartes du prochain scrutin. Mars 2015 devrait voir arriver de nouvelles têtes à l’assemblée délibérante du département, échelon miraculé d’une recomposition qui renforce le millefeuille territorial. En tout cas, l’échéance aiguise les appétits. Celui du maire de Naujac, investi par l’UMP et le Modem et en attente du feu vert de l’UDI, dans le canton nord-Médoc. Dans le canton sud-Médoc, Laurent Peyrondet, maire de Lacanau, est prêt quant à lui à en découdre, sous l’étiquette Modem, avec la socialiste Pascale Got.

 

1 Visages et portraits politiques de Gironde, Editions Le Bord de l’eau, 2012

Photo Caroline Blumberg

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