Médoc - N°97 - Décembre/Janvier 2009
4Gas contre-attaque
Faute
d’obtenir le feu vert pour son projet de terminal
méthanier, le groupe 4Gas réclame réparation
à l’Etat et au port de Bordeaux à hauteur de
320 millions d’euros.
«Je ne souhaite pas que le port de Bordeaux soit un grand contournement bis. Quand ce projet a été abandonné, on nous a promis un grand contournement ferroviaire. Mais plus d’un an après, on constate que rien ne bouge.» Vincent Feltesse, président socialiste de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), digère mal la fin de non-recevoir opposée par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, au groupe 4Gas pour l’implantation d’un terminal méthanier au Verdon. Interrogé récemment par 20 minutes, le jeune patron de la CUB estime qu’«on aurait dû aller au bout du débat, car on avait un atout économique non négligeable. L’Etat et la Région avaient mis des dizaines de millions d’euros pour régénérer la voie ferrée du Médoc, afin de développer le fret, et puis on a tout abandonné.»
Vincent Feltesse et Michèle Delaunay, députée PS de la 2e circonscription, ont été reçus par Dominique Bussereau pour plaider, dans le cadre du plan de relance portuaire, une rallonge aux 7 M€ déjà débloqués par l’Etat. Peu de temps après, les principaux élus locaux et nationaux médocains ont rencontré le secrétaire d’Etat. Il leur a annoncé la mise en place d’un «comité stratégique» de la pointe du Médoc réunissant responsables portuaires et élus des deux rives de l’estuaire. Ce groupe de travail, éminemment politique puisque comprenant le préfet de Région et des représentants de Charente-Maritime, devrait se mettre au travail début 2010. Au bout du compte, la facture finale de l’opération pourrait s’avérer beaucoup plus lourde que prévu. Contraint de renoncer à son projet, l’opérateur néerlandais est bien décidé à porter le fer devant les juges pour contester la «décision illégale» de l’Etat et obtenir réparation. Il a déposé des recours devant le tribunal administratif assignant le port dans un premier temps puis l’Etat dans un second. L’industriel réclame 320 millions d’euros d’indemnités, somme représentant les montants engagés dans les études préliminaires et la compensation du manque à gagner dû à l’abandon du projet. La démarche suscite quelques inquiétudes du côté du Grand port maritime dont le chiffre d’affaires avoisine les 45 M€. «Si 4Gas obtenait gain de cause, ce qui est fort probable, jamais les ambitions électoralistes d’un homme politique n’auront coûté aussi cher aux contribuables français», estime Jean-Yves Sanguinet, représentant de la CGT au port de Bordeaux. Dominique Bussereau, puisque c’est de lui dont il est question dans ce propos, juge la somme demandée «indécente et immorale», y voyant une preuve d’un projet à finalité plus «capitalistique» qu’industrielle. La bataille est désormais engagée sur le plan juridique. Elle s’annonce aussi longue qu’incertaine.
«Je ne souhaite pas que le port de Bordeaux soit un grand contournement bis. Quand ce projet a été abandonné, on nous a promis un grand contournement ferroviaire. Mais plus d’un an après, on constate que rien ne bouge.» Vincent Feltesse, président socialiste de la communauté urbaine de Bordeaux (CUB), digère mal la fin de non-recevoir opposée par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, au groupe 4Gas pour l’implantation d’un terminal méthanier au Verdon. Interrogé récemment par 20 minutes, le jeune patron de la CUB estime qu’«on aurait dû aller au bout du débat, car on avait un atout économique non négligeable. L’Etat et la Région avaient mis des dizaines de millions d’euros pour régénérer la voie ferrée du Médoc, afin de développer le fret, et puis on a tout abandonné.»
Vincent Feltesse et Michèle Delaunay, députée PS de la 2e circonscription, ont été reçus par Dominique Bussereau pour plaider, dans le cadre du plan de relance portuaire, une rallonge aux 7 M€ déjà débloqués par l’Etat. Peu de temps après, les principaux élus locaux et nationaux médocains ont rencontré le secrétaire d’Etat. Il leur a annoncé la mise en place d’un «comité stratégique» de la pointe du Médoc réunissant responsables portuaires et élus des deux rives de l’estuaire. Ce groupe de travail, éminemment politique puisque comprenant le préfet de Région et des représentants de Charente-Maritime, devrait se mettre au travail début 2010. Au bout du compte, la facture finale de l’opération pourrait s’avérer beaucoup plus lourde que prévu. Contraint de renoncer à son projet, l’opérateur néerlandais est bien décidé à porter le fer devant les juges pour contester la «décision illégale» de l’Etat et obtenir réparation. Il a déposé des recours devant le tribunal administratif assignant le port dans un premier temps puis l’Etat dans un second. L’industriel réclame 320 millions d’euros d’indemnités, somme représentant les montants engagés dans les études préliminaires et la compensation du manque à gagner dû à l’abandon du projet. La démarche suscite quelques inquiétudes du côté du Grand port maritime dont le chiffre d’affaires avoisine les 45 M€. «Si 4Gas obtenait gain de cause, ce qui est fort probable, jamais les ambitions électoralistes d’un homme politique n’auront coûté aussi cher aux contribuables français», estime Jean-Yves Sanguinet, représentant de la CGT au port de Bordeaux. Dominique Bussereau, puisque c’est de lui dont il est question dans ce propos, juge la somme demandée «indécente et immorale», y voyant une preuve d’un projet à finalité plus «capitalistique» qu’industrielle. La bataille est désormais engagée sur le plan juridique. Elle s’annonce aussi longue qu’incertaine.
Commentaires des internautes
Il n'y a pas de commentaire.
+ ajouter un commentaire
Commentaires
Courrier des lecteurs
De M. Maurice Galtier, propriétaire à Grayan-et-l’Hôpital