Livres - N°121 - Décembre/Janvier 2013

Livres

Vergniaud, de la tribune à l’échafaud, Discours et lettres de Pierre Vergniaud, Elsa Gribinski, éd. Mollat, 476 pages, 25 €

«La troisième [Ndlr : armée], peut-être dans ce moment la pire de toutes, est composée de financiers agioteurs qui spéculent sur les malheurs de leur patrie, qui soumettent à des calculs infâmes la hausse ou la baisse de vos changes et même le crédit national, qui enfin s’enrichissent de calamités publiques comme on voit, après un combat meurtrier, les oiseaux de proie fondre sur le champ de bataille pour s’engraisser du sang des cadavres.» Pierre Victurnien Vergniaud, discours Pour la guerre, 18 janvier 1792.

Pour les avocats, le nom de Vergniaud est synonyme du plus grand orateur de la Révolution. Pour les férus d’histoire, il rappelle celui d’un des chefs de file des Girondins. Moins coté si l’on peut dire que Condorcet, celui qui présida l’Assemblée législative et la Convention nationale vient d’être tiré de l’oubli. On le doit à l’écrivaine et éditrice Elsa Gribinski qui a retrouvé les discours du député de la Gironde exécuté en octobre 1793. L’accès difficile à ces morceaux d’anthologie parcourus par le souffle de l’histoire avec un grand H l’a poussée à les publier. Ils sont rassemblés dans Vergniaud, de la tribune à l’échafaud pour le plus grand bonheur des amateurs du style ample et inimitable du verbe des Lumières. A l’heure où certains rejouent la Révolution à 220 ans de distance – «Nous sommes en 1788» (J.-L. Mélenchon) – ce livre vient à point nommé rappeler que l’histoire dont on sait qu’elle est tragique est aussi complexe. Le seul bémol qu’on pourrait apporter à cette compilation et au récit bouillonnant qui l’accompagne est un léger manque de recul. Elsa Gribinski n’est pas historienne et cela se sent… Ce personnage hors du commun aurait mérité d’être replacé dans un contexte plus large permettant de mieux saisir tous les enjeux de la période et peut-être, qui sait, de remettre un peu à leur place le duo un peu trop envahissant formé par Danton-Robespierre…

 

 

Le guide pour les femmes qui veulent trouver le vin idéal, Laurie Matheson et Nicole Seeman, éd. Féret, 160 pages, 14,50 €

On le sait bien, et il suffit pour s’en convaincre d’observer la clientèle au rayon vin des grandes surfaces, les femmes donnent désormais le la en matière de bonnes bouteilles. La littérature sur le sujet serait-elle également en voie de mutation passant d’un registre sérieux et analytique à un mode plus fun et décomplexé ? En tout cas, c’est l’option suivie par Laurie Matheson, experte en vins dans les ventes aux enchères, et Nicole Seeman, auteure de livres de cuisine, pour ce Guide pour les femmes qui veulent trouver le vin idéal. Le mot vin remplaçant dans la typographie l’homme rayé d’un trait de plume (rageur ?). Les auteurs poussent le parallélisme des formes jusqu’au bout. Ainsi en matière de cépages, le cabernet franc «discret et raffiné est un bon parti» tandis que le cinsault est «rigolo mais pas toujours très classe». Au-delà du procédé parfois un peu lassant, ce guide de la drague est plutôt expert sous des allures frivoles. Messieurs, vous ferez bien de le lire attentivement si vous ne voulez pas être distancés dans ce domaine de moins en moins réservé.

 

 

Cuisine bordelaise, Les grands classiques chahutés, Christophe Girardot, Claude Prigent, éd. Sud Ouest, 128 pages, 19,90 €

Après avoir côtoyé des chefs prestigieux, dont Michel Guérard, Christophe Girard a obtenu sa première étoile Michelin à La Table de Montesquieu à La Brède. Celui dont le cuisinier langonais, également étoilé, Claude Darroze, juge la cuisine «créative et instinctive mais surtout bardée de sincérité et de talent», revisite dans cet ouvrage les bases des grands classiques de la cuisine bordelaise pour les amener, plus loin, parfois très loin, ailleurs. Au menu tricandilles en feuillets croquants, tartare de canard, mulet noir en burger, niniche façon crème brûlée ou cannelés au sirop de vin rouge. A table !

 

 

Bordeaux, l’architecture et son double, Marc Saboya, éd. Le Festin, 128 pages, 22 €

La ville est un formidable terrain d’exploration. Depuis de nombreuses années, Marc Saboya, historien de l’art et maître de conférences honoraire à l’université Bordeaux III, poursuit sa quête «d’explorateur urbain», dévoilant, dans chaque nouvelle livraison de la revue Le Festin, les côtés cachés, insoupçonnés ou inaperçus de l’architecture à Bordeaux. Après le succès du premier tome Ordre et désordre paru en 2008, une sélection de ses nouvelles chroniques et de nombreux inédits poursuivent cette reconnaissance revigorante du paysage architectural de la ville.

 

 

Guide de l’habitat Bordeaux-Gironde, Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, éd. Petit Futé, 308 pages, 6,95 €

Bricolage, rénovation, mobilier, électroménager, arts de la table, décoration, coaching d’intérieur... Le Petit Futé propose une sélection des meilleures adresses et showrooms pour s’équiper, aménager, décorer et rénover son logement.

 
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