Sommaire du journal N°68 - Février/Mars 2005

Chers lecteurs,

Y aura-t-il des éoliennes au port industriel du Verdon ? On sera fixé rapidement puisque le conseil d'administration du port autonome de Bordeaux, propriétaire, doit se prononcer ces jours-ci sur le projet présenté par des industriels privés.
La municipalité du Verdon est pour, même si le maire s'est abstenu, mais le bureau des maires de la communauté de communes est contre. Ce qui suscite des interrogations.
La France s'est engagée auprès de l'Europe à passer de 15 à 21%, d'ici 2010, la part des ressources renouvenables dans sa production d'électricité. Or cette progression repose presque exclusivement sur l'énergie éolienne. L'Allemagne, l'Espagne, le Danemark sont en avance, nous prenons du retard. Pourquoi ?
L'autorisation est soumise à la délivrance d'un permis de construire délivré par la municipalité et d'un avis de la commission départementale des sites. Ce qui semble logique : on ne va pas implanter une éolienne à côté de la basilique de Soulac ou contribuer à défigurer un paysage. Et c'est là où l'on comprend difficilement les réticences. Les éoliennes, avec leurs 80 mètres de haut, défigureront-elles davantage un paysage occupé par les portiques du port qui, bec relevé, culminent à 100 mètres ? La nuisance acoustique ? Le port est une zone industrielle et il n'y a pas de maison d'habitation à proximité. La nuisance sur le plan ornithologique ? La Ligue pour la protection des oiseaux craint plus, pour les espèces migratoires, les chasseurs que les éoliennes. Quant à ces derniers, on a peine à croire qu'ils constituent, dans le nord du Médoc, un lobby puissant.
Reste l'explication la plus plausible : celle du syndrome NIMBY (Not in my back yard, pas dans mon jardin). Les éoliennes, c'est très bien, très utile, écolo et tout, mais ailleurs que chez moi...

Claude Fouchier